شيرين ابو عاقلة
شيرين ابو عاقلة

Où sont les résultats de l’enquête israélienne sur l’assassinat de la martyre Abu Aqleh

Dr. Ramzi Odah

Les forces d’occupation israéliennes ont ouvert le feu sur la correspondante de la chaîne Al-Jazeera à Jérusalem, Shireen Abu Aqleh, mercredi matin 11 mai, à l’entrée du camp de réfugiés de Jénine, alors qu’elle couvrait l’assaut du camp par les forcesd’occupation. En effet, la martyre était connue pour son professionnalisme et sa longue expérience dans la défense médiatique de la cause palestinienne, elle travaille également pour une grande chaîne satellite connue à l’échelle internationale. Au moment où les forces d’occupation israéliennes continuent leurs attaques flagrantes contre les journalistes et les correspondants des médias sans aucun souci, alors que plus de 55 journalistes ont été martyrisés sur la terre palestinienne occupée depuis la deuxième intifada en 2000, mais le crime d’assassinat d’Abu Aqleh avait un autre impact sur l’État d’occupation, du fait que Abu Aqleh est considérée citoyenne américaine, ce qui a nécessité l’intervention du Département d’État américain et son appel à ouvrir une enquête conjointe rapide et transparente sur le meurtre d’Abu Aqleh.
Il y a quelques jours, les autorités de l’enquête palestiniennes ont annoncé les résultats de leur enquête, et ce selon les résultats de l’autopsie et les témoignages de témoins présentssur les lieux du crime. Ces résultats ont condamné l’armée d’occupation, les tireurs d’élite israéliens ayant tiré directement sur Shireen, et certaines sources d’enquête internationales indépendantes ont indiqué des preuves claires condamnant l’armée d’occupation pour avoir ciblé Abu Aqleh. Le consortium de chercheurs internationaux basé aux Pays-Bas “Bellingcat”, a publié une analyse des preuves audiovisuelles recueillies sur les réseaux sociaux. Le rapport a révélé, selon le “Times of Israel”, que les preuves corroboraient les témoignages selon lesquels Abu Aqleh avait été tué par des tirs israéliens.
D’autre part, l’armée d’occupation israélienne hésitait à annoncer les résultats de l’enquête. Dans un premier temps, la déclaration de l’armée annonçait que Shireen avait été tuée par des hommes armés palestiniens, puis, après avoir intensifié la pression internationale sur lui, il a été annoncé qu’elle aurait pu être tué par un tireur d’élite israélien en raison de la proximité de la martyre avec des “militants palestiniens”!. Jusqu’à présent, le côté israélien n’a présenté aucune version fondée sur des preuves. En revanche, dans une annonce inattendue, la police militaire israélienne a annoncé, selon le site Internet “Times of Israel”, qu’elle ne considérait pas qu’il y a des soupçons de crime lors de l’échange de tirs, et forcément, l’armée n’enquêtera pas sur le meurtre d’Abu Aqleh.
Dans ce contexte, plusieurs observations peuvent être faites à cet égard, comme suit :
Premièrement : il n’y a aucune confiance dans les résultats de l’enquête israélienne, car on ne s’attend pas à ce que le coupable s’incrimine lui-même. Au contraire, il essaiera de justifier son comportement et de cacher les faits. C’est exactement ce qui s’est passé dans la plupart des crimes de l’occupation, pour lesquels des commissions d’enquête israéliennes ont été formées. Par exemple, dans le crime du citoyen palestinien-américain Abd Al-Majid Asaad ; Il s’agit d’un octogénaire qui a été détenu la nuit près du village de “Galgia” à Ramallah occupée, et a été laissé menotté dans le froid glacial, ce qui a entraîné sa mort suite à une crise cardiaque. Dans les résultats du rapport israélien sur l’incident, il a justifié la détention du octogénaire comme un incident “suspect”, d’autant plus que l’homme n’avait pas de pièce d’identité ! Le rapport considérait qu’avoir laissé le vieil homme menotté dans le froid mordant était dû au fait que les soldats pensaient qu’il dormait et ne voulaient pas le réveiller ! Le rapport exigeait que les soldats de l’occupation qui ont perpétré cet incident soient réprimandés et ne leur confient aucun poste de direction pendant deux ans ! .
Deuxièmement : au moment où les crimes de l’occupation israélienne contre le peuple palestinien s’intensifient, les forces d’occupation évitent toute enquête sur ces crimes. Pour preuve, selon un rapport de Human Rights Watch, en 2021, jusqu’au octobre, les forces de sécurité israéliennes ont tué 67 Palestiniens – près de trois fois le nombre pour l’ensemble de l’année 2020, dont 14 enfants – et en ont blessé plus de 1 000 autres à balles réelles. Selon OCHA, ce total comprend des manifestants pacifiques et des passants, ainsi que ceux qui auraient attaqué des Israéliens. Les colons ont également tué cinq Palestiniens, en ont blessé 137 et endommagé des biens dans 287 incidents et ce jusqu’au 22 octobre. Le nombre d’incidents de violence des colons contre les Palestiniens au premier semestre 2021 a plus que doublé par rapport au premier semestre 2020 et encore plus que sur l’ensemble de 2019. Ce qui est étrange, c’est que dans tous ces crimes il n’y avait aucune commission d’enquête !
Troisièmement : Dans tous leurs crimes contre le peuple palestinien, les forces d’occupation israéliennes rejettent toute enquête internationale ou conjointe avec la partie palestinienne. Cependant, ils ont accepté de force la demande américaine d’enquête conjointe avec la partie palestinienne sur l’incident de la martyre Abu Aqleh, mais les dirigeants palestiniens ont refusé pour des raisons logiques, dont la plus importantes à annoncer étant l’absence d’un organe impartial supervisant l’enquête, et d’autre part: la réticence des forces d’occupation israéliennes au fil des décennies la formation de tout comité pour enquêter sur ses crimes répétés contre le peuple palestinien. Si le crime d’Abu Aqleh mérite une commission d’enquête conjointe, alors tous les crimes de l’occupation tuant des civils palestiniens méritent également des commissions d’enquête, y compris les crimes du meurtre de l’universitaire May Afaneh et de l’enfant Ali Abu Sarah et de la maman Ghada Al-Sabatin, et de nombreux autres crimes quotidiens que les forces d’occupation laissent sans aucune accusation. Seuls des histoires de soupçons et d’allégations d’avoir poignardé ou tentative d’écraser.
Quatrièmement : Le gouvernement d’occupation insiste à dissimuler les faits liés au martyre d’Abu Aqleh. Parce qu’en bref, il veut éviter le blâme international, et il veut aussi éviter l’ouverture d’enquêtes avec ses soldats tout en leur donnant des ordres stricts de tuer et d’abuser de ce qu’il appelle les cas de “détection du danger”. En effet, dans les cas où des Palestiniens sont tombés en martyrs en affrontant l’armée d’occupation, les médias israéliens se sont empressés de publier des vidéos qui prouvent leur affrontement, mais dans l’incident d’Abu Aqleh, jusqu’à présent, aucun enregistrement vidéo n’a été encore publié du côté israélien documentant l’incident, malgré la présence d’avions de l’armée israélienne sur les lieux de l’incident, qui documente tous les événements en vidéo.!
Pour résumer l’article, la question importante qui se pose, dans de tels incidents reste à savoir dans quelle mesure le gouvernement d’occupation peut cacher les faits concernant ses crimes répétés, et dans quelle mesure la communauté internationale peut-elle former des commissions d’enquête internationales sur les crimes répétés de l’occupation et questionner les responsables de ces crimes !

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