Oliver Varhelyi
Oliver Varhelyi

!Une lettre à M. Varhelyi

Dr.. Ramzi Odah
Article traduit par Docteur Basma Babay,

Le Délégué Hongrois, le commissaire de l’Union Européenne, Oliver Varhelyi, s’est rendu ce mois-ci dans les territoires palestiniens occupés et a rencontré des responsables palestiniens afin d’exiger la modification du contenu des programmes éducatifs palestiniens et ce comme condition préalable à la poursuite de la subvention de l’UE à l’Autorité Nationale Palestinienne. Varhelyi a estimé que le contenu des manuels palestiniens est hostile à Israël car il inclut les noms de martyrs et appelle à la résistance à l’occupation. Au moment où les pays de l’Union Européenne continuent de retarder l’octroi de la subvention européenne annuelle, l’Autorité Nationale Palestinienne est confrontée à d’énormes défis économiques en raison de la rareté des ressources économiques, de la masse salariale élevée et du retard des subventions internationales, y compris la subvention européenne elle-même. C’est ce qui a poussé récemment 15 pays de l’Union Européenne à demander à la Commission Européenne d’accélérer le versement de l’aide d’urgence à l’État de Palestine. Ces pays, menés par l’Irlande, ont exprimé leurs inquiétudes face au “retard continu relié au versement de l’aide de l’UE à la Palestine pour l’année 2021 dans le contexte des conditions de financement imposées par la Commission”.

En fait, j’avais espéré que M. Varhelyi m’accompagnerait dans l’une des conférences sur la question palestinienne que j’enseigne à l’université, puis qu’il trouverait des réponses à de nombreuses questions qu’il a posées aux dirigeants palestiniens. Dans ces conférences, il remarquera l’énorme colère suscitée de la part des étudiants pour tous les engagements et accords de paix, vu qu’Israël ne respecte aucun de ces accords et ne cherche pas à parvenir à la paix. Lorsqu’il sera exposé aux guerres arabo-israéliennes, M. Varhelyi remarquera comment les étudiants essaient de cacher leurs larmes en se remémorant les massacres de Deir Yassin, Qastal, Sabra et Chatila, et d’autres. M. Varhelyi remarquera aussi facilement que nos étudiantes palestiniennes sont ornés de colliers de la carte historique de la Palestine, qui représente la patrie nationale et historique du peuple palestinien. M. Varhelyi ressentira également la quantité d’appréciation et de tristesse que les étudiants montrent pour les âmes des martyrs et pour les prisonniers, étant donné que leur pays est occupé et qu’il faut donc résister à l’occupant. En conséquence, M. Varhelyi découvrira facilement dans sa première conférence sur la question palestinienne que nos programmes éducatifs ne contiennent qu’une quantité minimale de colère et d’émotion palestiniennes envers le rejet de l’occupation, qui est sans aucun doute bien inférieure à celle stockée dans la mémoire et la conscience de la société palestinienne. Il découvrira aussi que nous, en tant qu’enseignants de la cause palestinienne, n’incitons pas les étudiants à résister à l’occupation. Au contraire, nous et eux partageons l’angoisse de l’occupation, les peines des prisonniers et les larmes des mères des martyrs. Comment pas? Et nous sommes, tous, témoins de la Nakba, et de la Naksa ! Comment pas ? Et nous sommes, tous, témoins des crimes quotidiens et continus de l’occupation israélienne contre notre peuple palestinien !

De l’autre côté, malheureusement, nous constatons que l’Union Européenne et d’autres pays donateurs ferment les yeux sur la militarisation de l’éducation en Israël et sur l’énorme quantité de discours de haine contre les Arabes dans les programmes scolaires israéliens. Dans l’une des études israéliennes examinées, le chercheur Dr. Eli Bode, les étapes par lesquelles l’enseignement de l’histoire est passé dans les écoles israéliennes et a constaté que l’image stéréotypée de l’homme arabe est toujours présente dans ces livres, et les tentatives de dépeindre le conflit arabo-israélien sous un angle différent dans tous les manuels scolaires israéliens ont échoué . Dans le même contexte, le chercheur Issa Qaraqii a conclu dans son étude sur le droit au retour dans les programmes scolaires israéliens que la question du droit au retour des réfugiés palestiniens n’est pas du tout abordée dans les programmes scolaires israéliens. En revanche, alors que les programmes scolaires palestiniens sont accusés de propager l’esprit d’extrémisme, le ministère israélien de l’Éducation a élaboré un nouveau plan pour l’année scolaire en cours, qui ne se préoccupe pas d’éducation civique, de valeurs démocratiques ou de coexistence entre juifs et arabes, mais se préoccupe davantage de deux objectifs principaux : renforcer le judaïsme et le sionisme, améliorer les résultats scolaires internes. Dans ce contexte, l’accent mis par ces programmes sur l’éducation militaire, la visite d’unités de combat dans l’armée d’occupation et le recours à des exemples militaires dans l’éducation des étudiants israéliens sont tous des facteurs qui encouragent la violence, la haine et l’extrémisme parmi les étudiants israéliens, ce qui a conduit à des changements radicaux dans société israélienne vers l’extrême droite. Du coup, au moment où les pays européens nous demandent, sachant que nous en sommes les victimes, d’abandonner les valeurs de libération et d’indépendance, ils se fichent de “l’anti-palestiniennisation” et de répandre les discours de haine et l’extrémisme dans les programmes scolaires israéliens, et ils sont les auteurs. Il semble qu’ils nous demandent d’inclure dans nos programmes palestiniens uniquement des photos du Palestinien qui porte le chapeau et le “costume élégant” assis dans un bon restaurant à Ramallah ,occupée, et demandant poliment à l’occupation, via les réseaux sociaux, de sortir de sa terre !

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