Vers la restriction de l’admission des étudiants israéliens dans les Universités de l’Occident

Dr. Ramzi Odah
Secrétaire Général de la Campagne Universitaire Internationale contre l’Occupation et l’Apartheid

Dans l’une des interviews télévisées, “Yehuda Shaul”, un ancien soldat qui a servi dans les forces de l’occupation israélienne en Cisjordanie, affirme que tout soldat israélien ayant servi dans les territoires palestiniens occupés ne peut pas avoir les mains propres, rien qu’en servant dans l’armée dans les territoires occupés, “il ne peut pas traiter les Palestiniens comme des êtres égaux à vous qui ont des droits comme tous les autres individus », selon les mots de Shaul. Shaul poursuit que pendant son service militaire dans la ville occupée d’Hébron pendant 14 mois, sa division militaire a été obligée d’informer quotidiennement les Palestiniens qu’il y a une armée qui pourrait venir à eux de partout et à l’improviste, dans le but de les empêcher de penser à tout acte de résistance contre Israël, et cela nécessite l’établissement de points de contrôle et de couvre-feux militaires permanents et temporaires sur les villes et villages palestiniens, et des raids quotidiens au hasard dans leurs foyers et des fouilles sans avoir besoin d’aucune information préalable renseignement.

Non seulement cela, l’armée israélienne servant dans les territoires palestiniens occupés se voit confier de nombreuses tâches agressives ; Y compris la protection des colonies, des familles Palestiniennes et la destruction de leurs maisons et ils n’hésitent pas à tuer n’importe quel Palestinien participant à des manifestations condamnant l’occupation. Les preuves d’assassinats prémédités et injustifiés sont très nombreuses et, dans la plupart des cas, aucun de ces crimes ne fait l’objet d’une enquête par les forces d’occupation. N’oublions pas que toutes ces tâches sont considérées comme des crimes graves assimilables à des crimes de guerre et incriminés par le Droit International, et relèvent des crimes de persécution et de discrimination qui ont fait l’objet de plusieurs rapports internationaux condamnant la puissance occupante, tels que les rapports d’Amnesty International, Human Rights Watch et B’Tselem.

D’autre part, les mouvements internationaux de boycott encouragent activement les universités occidentales à boycotter académiquement le pays occupant. Par exemple, la Campagne Universitaire Internationale contre l’Occupation Israélienne et l’Apartheid joue un rôle important dans les forums universitaires pour dénoncer les violations de l’occupation israélienne et produire des connaissances résistantes et des boycotts universitaires. En plus de la Campagne Universitaire internationale, il y a des réalisations réelles et importantes faites par le Mouvement Mondial de Boycott d’Israël. Ces réalisations ont été représentées par l’acceptation du principe du boycott universitaire par les universités britanniques, australiennes et de nombreuses universités occidentales. La fédération des « COPLAC » a également joué un rôle de premier rang en Amérique latine en boycottant Israël et en attirant les universités en faveur de la cause palestinienne. Malgré tous ces efforts appréciés, la majorité des universités occidentales qui boycottent académiquement le pays occupant acceptent toujours des étudiants israéliens qui ont servi dans l’armée d’occupation en Cisjordanie et dans les colonies. Un tel comportement est fondamentalement incompatible avec le principe de boycott d’une part, et d’autre part, avec les valeurs internationales et le système de droit international qui criminalise l’État occupant d’Israël et l’accuse de perpétrer des crimes de persécution et de discrimination. Dans ce contexte, il faut souligner que l’acceptation des universités occidentales pour les étudiants israéliens qui ont servi dans les forces d’occupation dans les territoires palestiniens occupés et dans les colonies encourage la poursuite de l’occupation et est considérée, d’une manière ou d’une autre, comme un engagement implicite l’acceptation du maintien du régime d’occupation. Dans ce contexte, restreindre l’admission des étudiants israéliens qui demandent à être admis dans les universités occidentales à condition qu’ils ne servent pas en Cisjordanie et dans les colonies est conforme aux valeurs internationales et académiques et envoie un message clair à l’Etat occupant que la communauté universitaire mondiale rejette le principe de l’occupation des terres d’autrui par la force tel que stipulé dans la Charte Internationale. En conséquence, l’appel des Campagnes Internationales de Boycottage d’Israël pour que les universités occidentales restreignent l’admission d’étudiants israéliens sur cette base est considéré comme efficace dans les campagnes internationales de plaidoyer pour la cause palestinienne. En effet, l’admission d’étudiants ayant des antécédents de crimes contre l’humanité est considérée comme acceptation et participation à ces crimes.

Article traduit par Docteur Basma Babay. Tunisie